WILLIAM JAMES

PHILOSOPHIE DE L'EXPÉRIENCE

deuxième édition révisée

La présente édition est établie à partir de celle des
éditions Flammarion de 1928

Traduction de E. Le Brun et M. Paris

Mise sur le réseau Internet
de la première édition : avril 1999
de la présente édition : septembre 2003

Copyright de la présente édition, éditions VIGDOR, 2003
ISBN : 2-84771-019-1
Publication communiquée au Dépôt légal et à la BNF: septembre 2003


ce livre est disponible gratuitement au format pdf auprès des

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TABLE DES MATIÈRES

PREMIÈRE LEÇON LES ASPECTS DE LA PENSÉE PHILOSOPHIQUE

  Renaissance de la philosophie à notre époque. - Le ton change depuis 1860. - Définition de l'empirisme et du rationalisme. - Comment procèdent les philosophes: voulant expliquer l'univers, ils y choisissent une partie et l'interprètent tout entier par elle. - Ils s'efforcent de faire qu'il paraisse nous être moins étranger. - Différences que leur tempérament met entre eux. - Nécessité de reconstruire les raisonnements d'où sont sortis leurs systèmes. - Leur tendance à un excès de technicité. - Exagération en ce sens chez les Allemands. - Importance de la vision chez un philosophe. - La pensée chez les primitifs. - Le matérialisme et le spiritualisme. - Deux types de spiritualisme: le théisme et le panthéisme. - Le théisme laisse l'homme en dehors de Dieu. - Le panthéisme identifie l'homme et Dieu. - Les tendances contemporaines vont au panthéisme. - Légitimité de notre prétention d'être quelque chose d'essentiel dans l'univers. - Pluralisme contre monisme. - Deux formes pour représenter l'univers: la forme chaque, et la forme tout. - Comment se caractérise l'idéalisme absolu. - Particularités qui appartiennent à une conscience finie et ne sauraient appartenir à l'absolu. - Le panthéisme met la première dans l'impossibilité de communiquer avec le second.

  DEUXIÈME LEÇON L'IDÉALISME MONISTE

  Récapitulation. - Le pluralisme radical sera la thèse adoptée dans ces leçons. - La plupart des philosophes le dédaignent. - L'absolu de Bradley est chose qui nous reste absolument étrangère. - Spinoza: sa distinction entre Dieu en tant qu'infini et Dieu en tant que constituant la pensée humaine. - Difficulté d'entrer en sympathie avec l'absolu. - Comment l'idéalisme essaie de le présenter - Réfutation du pluralisme par les partisans de l'absolu. - Examen critique de la preuve invoquée par Lotze en faveur du monisme: analyse de ce qu'implique l'idée de l'action d'une chose sur une autre. - Définition de l'intellectualisme mal compris. - Alternative posée par Royce: ou bien la séparation complète des choses, ou bien leur union absolue. - Difficultés que soulève Bradley, au nom de la logique, à l'égard des relations entre les choses. - L'hypothèse de l'absolu ne rend pas rationnelles les choses jugées irrationnelles. - Tendance des rationalistes à se jeter dans les conceptions extrêmes. - Le problème des relations « extérieures ». - Transition pour passer à Hegel.

  TROISIÈME LEÇON HEGEL ET SA MÉTHODE

  Influence de Hegel. - Caractère impressionniste de sa vision - Il met dans les choses elles-mêmes « l'élément dialectique ». - Le pluralisme admet comme possibles des conflits entre les choses. - Hegel explique ces conditions par une contradiction mutuelle des concepts. - Il tente de dépasser la logique ordinaire. - Critique de cette tentative. - Exemples de la constitution « dialectique » des choses. - Idéal que poursuivent les rationalistes: des propositions trouvant leur propre garantie dans une double négation. - Sublimité de cette conception. - Critique de l'explication proposée par Hegel : elle implique un intellectualisme mal compris - Hegel est un voyant plutôt qu'un logicien. - « L'absolu » et Dieu ne sont deux notions différentes. - Utilité de l'absolu pour donner la paix mentale. - Cette utilité est contre-balancée par les paradoxes qu'une telle idée introduit dans la philosophie. - Idées de Leibniz et de Lotze sur la « chute » impliquée dans la création du monde fini. - Comment, d'après Joachim, la vérité est « tombée » dans l'erreur - Là-dessus, comme sur l'idée d'un monde parfait, l'absolutisme soulève des problèmes au lieu d'apporter une solution. - Conclusions en faveur du pluralisme.

  QUATRIÈME LEÇON FECHNER

  L'existence de consciences supérieures à la conscience humaine n'implique pas nécessairement un esprit absolu. - Maigreur de l'absolutisme contemporain. - Le ton du panthéisme empirique de Fechner contraste avec celui du panthéisme rationaliste. - Vie de Fechner. - Sa vision est ce qu'il appelle « la vision lumineuse du monde ». - Sa manière de raisonner par analogie. - Pour lui l'univers entier est animé. - Sa formule moniste n'est pas nécessairement liée à son système. - L'âme de la Terre. - En quoi elle diffère de nos âmes. - La Terre est un ange. - L'âme des plantes. - La logique de Fechner. - Sa théorie de l'immortalité, - Caractère substantiel de son imagination. - Intériorité du panthéisme transcendantal ordinaire, par rapport à la vision de Fechner.

  CINQUIÈME LEÇON LA COMPOSITION DES CONSCIENCES

  Hypothèse relative à la possibilité pour les états de conscience de se combiner librement. - Cette hypothèse est commune à la psychologie naturaliste, à l'idéalisme transcendantal, et à Fechner. - Critique de cette hypothèse par l'auteur de ce livre, dans un ouvrage antérieur. - On ne peut pas invoquer ici l'analogie des combinaisons dites physiques. - Néanmoins l'idée d'une combinaison entre les parties de l'univers est un postulat nécessaire. - Objections que la logique adresse à ce postulat. - La méthode rationaliste, en cette matière, aboutit à une impasse. - Nécessité de rompre radicalement avec le rationalisme. - Transition pour passer à la philosophie de Bergson. - Du mauvais usage des concepts.

  SIXIÈME LEÇON BERGSON ET SA CRITIQUE DE L'INTELLECTUALISME

  La personnalité du professeur Bergson. - Achille et la tortue. - Ce n'est pas un sophisme. - On fait du mouvement une chose inintelligible en lui appliquant des concepts immuables. - Immense utilité pratique de la méthode conceptuelle. - Mais le rationalisme traditionnel nous donne un univers absolument immobile. - On ne saurait donc s'accommoder du point de vue intellectualiste. - Il ne rend pas compte de l'action, du changement, c'est-à-dire des données immédiates de la vie. - Encore une fois, caractère pratique, plutôt que théorique, du rôle joué par les concepts. - Bergson nous renvoie à l'intuition ou à l'expérience sensible, si nous voulons comprendre comment la vie se déroule. - Ce qu'il entend par là. - Nécessité d'admettre la multiplicité dans l'unité. - Ce qui existe réellement, ce ne sont pas des choses toutes faites, mais des choses en train de se faire. - L'originalité de Bergson. - Impuissance de la logique intellectualiste à définir l'univers où le changement est continu. - Dans leur réalité vivante c'est par rapport à elles-mêmes que les choses sont « autres » et ainsi la logique de Hegel est vraie en un certain sens.

  SEPTIÈME LEÇON LA CONTINUITÉ DE L'EXPÉRIENCE

  Comment Green juge le sensualisme. - Aussi bien que les termes, les relations sont des données immédiates. - La continuité des choses apparaît dans leur flux lui-même immédiatement connu: elle n'est nullement l'œuvre d'une raison tout abstraite qui ferait disparaître leur incohérence originelle. - La continuité se déroule dans les données élémentaires de l'expérience. - Valeur illusoire des objections formulées contre la composition des états de conscience. - Les unités concrètes de l'expérience sont « autres » par rapport à elles-mêmes. - De proche en proche, la réalité effectue sa convergence. - Il faut nettement répudier l'intellectualisme. - L'absolu n'est qu'une hypothèse. - Le Dieu de Fechner n'est pas l'absolu. - Par l'absolu ne se résout aucune des difficultés que soulève l'intellectualisme. - L'existence d'une conscience surhumaine est-elle vraisemblable?

  HUITIÈME LEÇON CONCLUSIONS

  Une expérience religieuse, ayant ses caractères distincts, est chose qui se constate. - Nature de cette expérience. - Elle confirme l'idée d'une vie plus vaste à laquelle nous prenons part. - Cette vie ne saurait se concevoir comme infinie, si l'on veut échapper aux paradoxes du monisme. - Dieu conçu comme un être fini. - L'empirisme est pour la religion un meilleur allié que le rationalisme - Les preuves empiriques de l'existence d'un esprit plus vaste peuvent ouvrir la porte aux superstitions. - Mais cette objection n'est pas décisive. - Nos croyances font partie de la réalité. - C'est par l'empirisme pluraliste que s'établira pour nous la relation la moins lointaine avec Dieu. - Le mot « rationnel » serait remplacé avantageusement par le mot « intime » ou « intérieur ». - Distinction et définition du monisme et du pluralisme. - Le pluralisme implique l'indéterminisme. - La foi est l'échelle qui conduit l'homme à ses décisions. - Conclusion dernière.

  APPENDICE A LA CHOSE ET SES RELATIONS

  APPENDICE B LE RÉEL ET LE CHANGEMENT